Le surf devient très vite une passion dont on ne peut plus se détacher. » Ces paroles d’Ismaël Abdou, alias Néné le Balinais ou encore Kojak pour les Brésiliens, résument à elles seules le personnage, la vie, et le dernier surf trip de notre ami. Originaire de Marseille, il a découvert Bali dans les années 80 après plusieurs années de voyages. Guidé par sa passion pour le surf, l’océan, l’atmosphère spirituelle de cette ile et tout ce qu’il considère comme « un mode de vie à part », il a fini par s’y installer pour ne plus jamais repartir.
En juin dernier, Ismaël et une dizaine de ses anciens compagnons de voyage rencontrés en Australie sont partis pour un surf trip sur le bateau de Mick. Un séjour inoubliable qu’il organisait habituellement pour d’autres. Accompagnés par 5 personnes d’équipage, ils ont quitté le port d’attache du bateau de Mick à Sibolga au nord de Sumatra, pour arriver, 16 heures de navigation plus tard aux Mentawai, dans l’archipel de Batu au sud de l’ile de Nias. « C’était paradisiaque… les vagues de Sumatra sont les plus belles vagues du monde », raconte Ismaël. « Elles sont consistantes, ce sont des vagues de récif qui atteignent 4 ou 5 pieds. Deux jours de suite, elles sont montées jusqu’à 6 et 7 pieds ! » Pendant dix jours, ils se sont baladés, cherchant toujours le meilleur endroit pour exercer leur passion. « En bateau, tout est plus facile, on surfait tôt le matin ou en fin de journée au coucher du soleil. Suivant le vent, les marées et la houle, on changeait de spot. Et puis le reste de la journée on se détend, on lit un bouquin, on discute. Vivre avec les mêmes personnes sur un bateau, ça créé des liens », sourit-il.
A bord, chacun vit sa vie au fil du séjour, mais tous aident à la préparation des repas dans une ambiance conviviale. Ils pêchent, découvrent des îlesdésertes où des balades, terrestres cette fois, s’organisent soudainement. Ils reçoivent parfois la visite de dauphins ou autres tortues, certainement curieux de savoir qui vient sur ce territoire inconnu où ils ont l’habitude de migrer. « Ce genre de trip ne tourne pas qu’autour du surf, n’importe qui peut le faire. Les gens qui aiment la plongée, le paddle, le snorkelling, ou le surf bien sûr. Mais c’est vraiment ouvert à tous », explique Ismaël. Ouvert à tous et pour tous, ce voyage est avant tout un très bon moyen d’évasion. En dehors des paysages sublimes, de la beauté et du côté sauvage de l’île déserte de Telo, les passionnés de glisse y trouveront leur compte. « Les vagues sont des pointes, et les barrels, dans une série de 4 ou 5 vagues similaires, sont tout simplement exceptionnels » d’après Ismaël. Les barrels d’Ismaël et des surfeurs, ce sont des tubes dans lesquels ils s’engouffrent, à la recherche d’une sensation inconnue et indescriptible pour quiconque ne l’a pas encore vécue. « Dans cette zone, le surf se fait à la marée montante ou descendante, peu importe. Sumatra est connu pour les barrels et les possibilités qu’offrent les iles au large » s’enthousiasme-t-il, en repensant certainement au dernier tube dans lequel il s’est engouffré. « Pour n’importe quel surfeur, les barrels sont le top. Etre à l’intérieur d’une vague, coupé de tout le reste, et la sensation d’en sortir est incroyable ».
Le tout dans une ambiance amicale selon Ismaël, « on vit ensemble, on surfe ensemble… » Ces mots retranscrivent bien l’objectif d’un surf trip comme celui-ci. « Prendre du plaisir. Lorsqu’on se pousse mutuellement à prendre telle ou telle vague. Quand vous entendez les cris d’encouragement des copains et captez l’expression de leur visage quand vous sortez la tête du barrel encore debout, tous ces moments sont géniaux. » Des moments géniaux qui imposent quand même quelques précautions pour les apprentis. Dans un endroit où les coraux donnent envie de s’équiper d’un masque et d’un tuba, les surfeurs eux, doivent être vigilants. Porter des chaussons reste la meilleure des solutions en cas de chute. Et quand bien même vous ne parviendriez plus à remonter sur votre planche, les zodiacs ne sont pas loin. « L’avantage du bateau c’est que tu n’as pas besoin de ramer si tu as un problème. On vient te chercher dans la minute qui suit, c’est aussi pour ça que c’est beaucoup plus intéressant. En dehors du fait que tu peux changer d’endroit constamment », poursuit-il. Pourtant, d’après notre spécialiste en la matière, les vagues de récif de Pulau Telo sont « nettement moins dangereuses que celle d’Uluwatu par exemple. Où il faut être un bon surfeur et un très bon nageur. » Après cette entrevue et les récits de Néné le Balinais, me voilà convaincu. Surfeur ou pas, ce voyage paraît époustouflant. Et surtout, comme me l’a raconté notre ami, on retrouve là-bas l’atmosphère de Bali. Cette « énergie Balinaise, ce mélange de cultures tournant autour du surf, du yoga et de la méditation ». Ce mode de vie dont on ne peut se défaire une fois qu’on y a gouté, cette évasion spirituelle, que ce soit à travers le surf ou autre chose. C’est peut être ça en fait, le trip d’une vie…
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