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Science décalée : quand Dr House aide un médecin à soigner son patient

mercredi 12 février 2014

MR HOUSEDr House, saison 7, épisode 11. Arlene, la mère de la directrice de l'hôpital où officie Gregory House souffre de divers symptômes que l'équipe de médecins ne parvient pas à expliquer. Avant qu'in extremis, le diagnosticien finisse par en trouver la cause : une intoxication au cobalt. Une histoire anecdotique ? Oui. Mais qui a peut-être sauvé un patient allemand, apprend-on dans la très sérieuse revue médicale britannique The Lancet.



Le contexte : inspiré de faits fictifs

La fiction s'inspire souvent de la réalité, comme c'est souvent précisé au début ou à la fin des ?uvres. Même parfois dans des films d'anticipation, qui évoquent des technologies qui n'existent pas encore, mais qui pourraient prochainement voir le jour car des scientifiques travaillent déjà sur la question. C'est par exemple le cas du célèbre gant qui permet au personnage incarné par Tom Cruise dans Mission impossible : Protocole Fantôme d'escalader un gratte-ciel. Cette technologie s'inspire d'un lézard étonnant, le gecko, capable de défier la gravité.
Parfois en revanche, on constate l'inverse. Des chercheurs de l'université Harvard et du MIT travaillent par exemple à l'élaboration du fameux sabre laser de la saga Star Wars. Il se murmure également que le grand Google lui-même s'inspirerait des capacités informatiques de l'Enterprise, le vaisseau-amiral de Star Trek, pour améliorer son moteur de recherche. Plus tristement, des soldats de l'armée états-unienne se sont inspirés des méthodes de torture de Jack Bauer, héros de la série 24 heures chrono, pour faire parler des prisonniers capturés lors de la dernière guerre en Irak.
Mais il arrive, heureusement, que la fiction puisse aider à faire le bien. L'intérêt important du public pour les séries médicales et le sérieux travail effectué par les équipes pour coller le plus près possible à la réalité amène parfois des situations insolites. Comme le cas récent d'un patient allemand de 55 ans, sauvé par Dr House, ou plutôt par Juergen Schaefer, de la clinique universitaire de Marbourg, qui s'est souvenu d'un épisode pour traiter son malade.


L'étude : la clairvoyance de Gregory House

Les problèmes ont commencé en 2011 pour ce quinquagénaire. Subitement, il a présenté des symptômes difficiles à expliquer : insuffisance cardiaque sévère, fièvre intrigante, déficiences visuelle et auditive fortes, hypothyroïdie, inflammation de l'?sophage. Il arrive à la clinique en mai 2012. Le personnel soignant apprend qu'en novembre 2010, le patient a subi une opération de changement de prothèse de hanche, la première, en céramique, ayant été cassée. Elle a été remplacée par une nouvelle, métallique.
Plongeant dans sa mémoire, Juergen Schaefer repense à un épisode de Dr House, intituléMédecin de famille, dans lequel la victime était touchée par une intoxication au cobalt. Un épisode qu'il connaît bien car il le diffuse à ses étudiants à titre pédagogique. Et si le malade connaissait le même problème ?
Des radiographies sont entreprises, révélant des débris métalliques coincés dans la hanche. Des examens sanguins sont alors effectués. Ses intuitions étaient bonnes : des taux anormalement élevés de cobalt et de chrome confirment le diagnostic. Aussitôt, le métal est retiré. Quelques mois plus tard, les paramètres sanguins retrouvent leur niveau normal et bon nombre de symptômes reculent. Seules la vue et l'audition peinent à être récupérées.

L'?il extérieur : le cobalt, le mal de la bière et des travailleurs

Les faits narrés dans cet épisode de Dr House se basent évidemment sur des connaissances acquises par les recherches médicales. Depuis une cinquantaine d'années maintenant, on connaît les dangers d'une intoxication au cobalt sur le c?ur. Les premiers cas ont été documentés avec la malheureuse histoire des cardiomyopathies des buveurs de bièrequébécois, qui ont fait 20 morts entre 1965 et 1966 à cause d'un alcool riche en sulfate de cobalt. Les travailleurs exposés à ce métal ont également pu en pâtir.
Mais les troubles liés aux prothèses de hanche restent bien moins fréquents. En effet, bon nombre d'entre elles se composent de cobalt (70 %), de chrome (25 %) et de molybdène (5 %), qui assurent la bonne qualité et la stabilité de la structure. Généralement, tout se passe bien. Mais il arrive parfois qu'un défaut de fabrication ou dans le placement de la prothèse engendre des troubles graves, voire mortels. Qui n'échappent pas à la sagacité des médecins dans les séries? mais aussi dans la vraie vie.
Par Janlou Chaput, Futura-Sciences, Futura-Santé
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